Caractères généraux. - Prédominance de la
matière sur l'esprit. Propension au mal. Ignorance, orgueil, égoïsme, et
toutes les mauvaises passions qui en sont la suite.
Ils ont l'intuition de Dieu, mais ils ne le comprennent pas.
Tous ne sont pas essentiellement mauvais ; chez quelques-uns il y a
plus de légèreté, d'inconséquence et de malice que de véritable
méchanceté. Les uns ne font ni bien ni mal ; mais par cela seul qu'ils
ne font point de bien, ils dénotent leur infériorité. D'autres, au
contraire, se plaisent au mal, et sont satisfaits quand ils trouvent
l'occasion de le faire.
Ils peuvent allier l'intelligence à la
méchanceté ou à la malice ; mais quel que soit leur développement
intellectuel, leurs idées sont peu élevées et leurs sentiments plus ou
moins abjects.
Leurs connaissances sur les choses du monde
spirite sont bornées, et le peu qu'ils en savent se confond avec les
idées et les préjugés de la vie corporelle. Ils ne peuvent nous en
donner que des notions fausses et incomplètes ; mais l'observateur
attentif trouve souvent dans leurs communications, même imparfaites, la
confirmation des grandes vérités enseignées par les Esprits supérieurs.
Leur caractère se révèle par leur langage. Tout Esprit qui, dans ses
communications, trahit une mauvaise pensée, peut être rangé dans le
troisième ordre ; par conséquent toute mauvaise pensée qui nous est
suggérée nous vient d'un Esprit de cet ordre.
Ils voient le
bonheur des bons, et cette vue est pour eux un tourment incessant, car
ils éprouvent toutes les angoisses que peuvent produire l'envie et la
jalousie.
Ils conservent le souvenir et la perception des
souffrances de la vie corporelle, et cette impression est souvent plus
pénible que la réalité. Ils souffrent donc véritablement et des maux
qu'ils ont endurés, et de ceux qu'ils ont fait endurer aux autres ; et
comme ils souffrent longtemps, ils croient souffrir toujours ; Dieu,
pour les punir, veut qu'ils le croient ainsi.
On peut les diviser en quatre groupes principaux.
Neuvième classe. ESPRITS
IMPURS. - Ils sont enclins au mal et en font l'objet de leurs
préoccupations. Comme Esprits, ils donnent des conseils perfides,
soufflent la discorde et la défiance, et prennent tous les masques pour
mieux tromper. Ils s'attachent aux caractères assez faibles pour céder à
leurs suggestions afin de les pousser à leur perte, satisfaits de
pouvoir retarder leur avancement en les faisant succomber dans les
épreuves qu'ils subissent.
Dans les manifestations on les
reconnaît à leur langage ; la trivialité et la grossièreté des
expressions, chez les Esprits comme chez les hommes, est toujours un
indice d'infériorité morale sinon intellectuelle. Leurs communications
décèlent la bassesse de leurs inclinations, et s'ils veulent faire
prendre le change en parlant d'une manière sensée, ils ne peuvent
longtemps soutenir leur rôle et finissent toujours par trahir leur
origine.
Certains peuples en ont fait des divinités
malfaisantes, d'autres les désignent sous les noms de démons, mauvais
génies, Esprits du mal.
Les êtres vivants qu'ils animent, quand
ils sont incarnés, sont enclins à tous les vices qu'engendrent les
passions viles et dégradantes : la sensualité, la cruauté, la fourberie,
l'hypocrisie, la cupidité, l'avarice sordide.
Ils font le mal
pour le plaisir de le faire, le plus souvent sans motifs, et par haine
du bien ils choisissent presque toujours leurs victimes parmi les
honnêtes gens. Ce sont des fléaux pour l'humanité, à quelque rang de la
société qu'ils appartiennent, et le vernis de la civilisation ne les
garantit pas de l'opprobre et de l'ignominie.
Huitième classe. ESPRITS
LEGERS. - Ils sont ignorants, malins, inconséquents et moqueurs. Ils se
mêlent de tout, répondent à tout, sans se soucier de la vérité. Ils se
plaisent à causer de petites peines et de petites joies, à faire des
tracasseries, à induire malicieusement en erreur par des mystifications
et des espiègleries. A cette classe appartiennent les Esprits
vulgairement désignés sous les noms de follets, lutins, gnomes, farfadets. Ils
sont sous la dépendance des Esprits supérieurs, qui les emploient
souvent comme nous le faisons des serviteurs et des manoeuvres.
Ils paraissent, plus que d'autres, attachés à la matière, et semblent
être les agents principaux des vicissitudes des éléments du globe, soit
qu'ils habitent l'air, l'eau, le feu, les corps durs ou les entrailles
de la terre. Ils manifestent souvent leur présence par des effets
sensibles, tels que les coups, le mouvement et le déplacement anormal
des corps solides, l'agitation de l'air, etc., ce qui leur a fait donner
le nom d'Esprits frappeurs ou perturbateurs. On reconnaît que ces
phénomènes ne sont point dus à une cause fortuite et naturelle, quand
ils ont un caractère intentionnel et intelligent. Tous les Esprits
peuvent produire ces phénomènes, mais les Esprits élevés les laissent en
général dans les attributions des Esprits inférieurs plus aptes aux
choses matérielles qu'aux choses intelligentes.
Dans leurs
communications avec les hommes, leur langage est quelquefois spirituel
et facétieux, mais presque toujours sans profondeur ; ils saisissent les
travers et les ridicules qu'ils expriment en traits mordants et
satiriques. S'ils empruntent des noms supposés, c'est plus souvent par
malice que par méchanceté.
Septième classe. ESPRITS
FAUX-SAVANTS. - Leurs connaissances sont assez étendues, mais ils
croient savoir plus qu'ils ne savent en réalité. Ayant accompli quelques
progrès à divers points de vue, leur langage a un caractère sérieux qui
peut donner le change sur leurs capacités et leurs lumières ; mais ce
n'est le plus souvent qu'un reflet des préjugés et des idées
systématiques de la vie terrestre ; c'est un mélange de quelques vérités
à côté des erreurs les plus absurdes, au milieu desquelles percent la
présomption, l'orgueil, la jalousie et l'entêtement dont ils n'ont pu se
dépouiller.
Sixième classe. ESPRITS
NEUTRES. - Ils ne sont ni assez bons pour faire le bien, ni assez
mauvais pour faire le mal ; ils penchent autant vers l'un que vers
l'autre, et ne s'élèvent pas au-dessus de la condition vulgaire de
l'humanité tant pour le moral que pour l'intelligence. Ils tiennent aux
choses de ce monde, dont ils regrettent les joies grossières.